Le chien-loup tchécoslovaque, couramment appelé C.L.T est un chien dont la race est relativement récente puisque les premiers sujets ont vu le jour à la fin des années cinquante en Tchécoslovaquie.
A l'époque, la section cynophile de Libejovice (Bohème Sud) est désireuse d'améliorer la résistance et les performances physiques des chiens qu'elle utilise pour garder les frontières.
En mai 1955, le colonel Karel Hartl (chef des gardes frontières et ingénieur), et son équipe se lancent donc dans un programme expérimental avec essais biologiques basés sur l’accouplement de Berger-Allemand et de Loup des Carpates.
Le but était de combiner les avantages de l’animal sauvage (persévérance, rusticité, haute vigilance, sens naturellement développés…) et les qualités du chien dont bien sur l’aptitude au dressage.
Après de nombreux essais infructueux où la louve attaquait les mâles proposés, une saillie fût réussie entre le berger-allemand Cesar Z Brezoveho et la louve Brita donnant naissance aux premiers hybrides le 26 mai 1958.
Le berger-allemand Cezar Bresoveho
Cette même louve sera ensuite accouplée avec le berger-allemand Kurt Z Vaclavky en 1960 et donnera naissance à Bikar z Pohranieni Straze dont descendra le fameux mâle Rep Z Pohranieni Straze né en 1979 et à l’origine de nombreux pedigrees.
Rep Z Pohranieni Straze
Une partie des chiots est alors envoyée en région slovaque, où ils sont croisés avec d’autres bergers-allemands, et étudiés pour évaluer leurs capacités.
L’armée commence à utiliser les individus dès les troisièmes et quatrièmes générations et quelques civils en commencent l’élevage.
En 1968, un autre croisement est effectué au chenil de la police de Bychory (Bohème Centrale) entre le loup Argo et la femelle berger-allemand Astra. Cet essai prouva qu'il était tout à fait possible d'obtenir une descendance que ce soit par le croisement louve/chien ou loup/chienne.
Loup Argo
On commence alors à parler de cheins-loups tchéques mais les résultats publiés sont assez mal accueillis par le public, en particulier par les amateurs de berger-allemand.
Dans les années 1970, la société centrale canine du pays se refuse à reconnaître le cheptel et la Tchéquie étant politiquement instable, la plupart des chiens sont envoyés en Slovaquie, près de Malacky, où ils intègrent les chenils de la section des gardes frontières de Bratislava.
L'élevage tchèque est en déclin alors que la sélection slovaque s'intensifie grâce, notamment, au Major Frantisek ROSIK qui intègre un nouveau loup Arik au cheptel. Ce dernier saillira deux femelles hybrides de 3ème génération dont Urta Z Pohranieni.
La race est officiellement désignée comme chien-loup tchécoslovaque.
Suite à la récupération de sujets slovaques, l'union des éleveurs tchèques va se constituer en club et ouvrir son livre des origines en 1982 à Brno sous les conseils éclairés du colonel Hartl qui les aide à définir un programme d'élevage.
Entre 1982 et 1991, pas moins de 1550 chiots seront enregistrés dans le registre de Prague.
Allemand Bojar Von Schotterhof et la louve Ledjy provenant du parc zoologique Hluboka. En descendra le mâle Kazan Z Pohranieni Straze très typé et très utilisé pour fixer la race.
Cette race s'est donc construite à partir de 4 loups et de divers bergers-allemands.
En 1989 : reconnaissance provisoire par la Fédération Cynologique Internationale (F.C.I).
En 1993, la Tchécoslovaquie éclate et on retrouve des élevages de chaque coté de la frontière mais lorsque que la race est officiellement reconnu par la FCI le 28 avril 1994, ce sont les Slovaques qui en deviennent responsables.
Le Chien-loup tchécoslovaque intègre alors le Groupe 1 / section 1 : Chiens de Berger avec Epreuve de travail.
Les premiers individus seront importés en France seulement dans les années 1990 et il faudra attendre le 2 janvier 1997 pour que soit incrit aux Livres des Origines Français le premier chien-loup tchécoslovaque qui symboliquement peut-être s'appella Alfa.